Les TMS sont des affections qui touchent les tissus mous des articulations (muscles, tendons, ligaments, vaisseaux sanguins…) et les nerfs. Ils se caractérisent par une gêne, des douleurs dans les mouvements, la perte de force, de souplesse, d’adresse ou encore des engourdissements ou picotements.
Ils peuvent affecter les membres supérieurs (épaule, coude, poignet), le cou, le dos et aussi les membres inférieurs (genou, cheville). En fonction des zones atteintes, ils génèrent tendinites, épicondylites, syndromes du canal carpien, hernies discales, hygroma du genou…
Causes et déterminants
Les TMS proviennent d’un déséquilibre entre les capacités du corps et les contraintes auxquelles il est exposé. Ils sont donc le marqueur de l’intensification du travail.
Ils sont d’origine multifactorielle, mais l’hyper sollicitation et les conditions de travail en sont les premières causes et notamment :
• Les facteurs psychosociaux : relations dégradées, peu de possibilité d’entraide, manque de reconnaissance, sentiment de faire un travail inutile, sans intérêt, forte intensité et complexité peuvent accentuer les contraintes, devenir source de stress et renforcer le risque TMS.
• Les facteurs biomécaniques ou contraintes physiques : gestes répétitifs, postures contraignantes (travail en position accroupie, bras au-dessus du cœur) ou statiques prolongées (travail sur écran), port de charges lourdes, ambiance physique de travail (températures froides, vibrations, milieu hyperbare…).
• Les contraintes de l’organisation du travail et les pratiques managériales : délais trop courts, absence d’autonomie, manque de moyens pour faire un travail de qualité, impossibilité de prendre ses pauses lorsque l’on en ressent le besoin impactent les possibilités de récupération et pèsent sur le risque TMS.
Les facteurs de susceptibilité individuelle (âge, genre, obésité) ou des antécédents médico-chirurgicaux entrent également en ligne de compte dans l’apparition des TMS.
Conséquences
Selon les statistiques de l’assurance maladie, en France, les TMS représentent 87% des maladies professionnelles. 45% des TMS entrainent des séquelles lourdes (incapacités permanentes). Ils sont la cause de 30% des arrêts de travail. Le mal de dos représente 20% des accidents du travail.
Pour les salariés, les TMS peuvent engendrer des séquelles lourdes, dégrader la qualité de vie (douleurs, restriction d’aptitude, handicaps), causer de l’absentéisme voire conduire à de la désinsertion professionnelle.
Pour les entreprises, le coût des cotisations AT/MP liées aux TMS était de l’ordre de 2 milliards d’euros en 2017. S’ajoutent des coûts indirects (gestion des remplacements, formation des nouveaux entrants, perturbations organisationnelles, perte de productivité, mauvaise ambiance, tensions dans les collectifs, nécessité d’adapter les postes de travail …). Les TMS ont donc un impact majeur sur la performance globale de l’entreprise.
Les TMS peuvent être prévenus en agissant sur des solutions techniques, organisationnelles ou encore par des actions de formation. Les experts du CSE habilités QUALIANOR peuvent assister l’instance dans le cadre d’une expertise « risque grave » pour poser un diagnostic et identifier les causes, proposer des préconisations d’amélioration de l’organisation et des conditions de travail et/ou d’amélioration du système de prévention de l’entreprise.
Cécile ROUSSEAU
Chef de mission Explicite SCT